Si Balaam, personnage de l'Ancien Testament cité comme exemple à ne pas suivre dans la lettre à l'Eglise de Pergame, est le type même du méchant (idolâtre, séducteur d'Israël et sorcier), Jézabel en est l'équivalent féminin.
Relatée dans les Livres des Rois, l'histoire de Jézabel nous révèle que celle-ci, épouse d'Achab, introduit dans le royaume de Samarie le culte du dieu Baal et d'Astarté.
Mais si son mari la suivit dans ses voies, c'est bien parce que lui-même était corrompu !
« Il n'y a eu personne qui se soit lui-même vendu comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, et sa femme Jézabel l'y poussait. » (1 Rois 21.25)
Se "vendre" aux divinités païennes est devenu synonyme de prostitution pour ceux qui se mettaient au service d'un culte idolâtre.
« Dans la communauté d'Israël j'ai vu des choses horribles : là Éphraïm se prostitue, Israël se rend impur. » (Osée 6.10)
Les dérives spirituelles sont souvent contagieuses.
Entre Achab et Jézabel, il est difficile de savoir lequel pouvait contaminer l'autre.
Même dans un couple sain, l'un des partenaires séduit par des influences extérieures peut atteindre son conjoint.
Il en est de même dans une assemblée où un prétendu prophète, ou prophétesse, se disant "porte-parole" de Dieu, peut influencer des esprits fragiles et déstabiliser l'ensemble.
Bien souvent, ils n'apparaissent pas dans un premier temps à visage découvert, laissant croire qu'ils sont des serviteurs de Dieu.
Mais quand le voile tombe, il faut se rendre à l'évidence.
Une telle présence n'est pas tolérable car elle est dangereuse pour la communauté chrétienne.
Sans tomber dans les excès de la Jézabel de l'Ancien Testament qui allait jusqu'à mettre à mort les adversaires de son idolâtrie, il est fréquent que des personnages douteux se glissent au sein d'un groupe.
Le verset 21 ci-contre invite dans un premier temps à la patience ...
« Je lui ai donné le temps de se repentir, mais elle refuse de se repentir de sa prostitution. »
Le terme grec "porneia", que nous traduisons ici par prostitution, regroupe toutes sortes d'infidélités physiques ou spirituelles.
La pornographie en est une illustration mais le sens initial de "porneia" est beaucoup plus large.
Confrontée à l'infidélité, qu'elle soit charnelle ou spirituelle, l'assemblée chrétienne devra prendre les décisions qui s'imposent, tout en laissant au Seigneur le soin de prendre toutes mesures utiles.
« Aussi je la jetterai, avec ses compagnons d'adultère, sur un lit de douleur, s'ils ne se repentent de telles œuvres. » (verset 22)
L'apôtre Paul nous a livré une variante de mesures similaires qu'il dût prendre à Corinthe ...
« Qu'un tel homme soit livré à Satan pour l'anéantissement de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur. » (1 Corinthiens 5.5)
... ou envers d'autres éléments perturbateurs :
« Parmi eux se trouvent Hyménée et Alexandre. Je les ai livrés à Satan, afin qu'ils apprennent à ne plus blasphémer. » (1 Timothée 1.20)
L'exclusion temporaire peut permettre de se repentir car "être livré à Satan" implique de traverser des épreuves de nature à changer d'état d'esprit et de comportement.
Une assemblée chrétienne n'a donc pas pour vocation de supporter toutes sortes de dérives en son sein ... notamment dans les murs où elle se réunit.
Jézabel et Achab ont vécu au IXe siècle avant Jésus Christ.
Par la suite, l'idolâtrie, considérée comme une "prostitution" spirituelle s'est concrétisée jusque dans les murs du Temple de Jérusalem avec la "prostitution sacrée".
Le roi Josias est intervenu deux siècles plus tard :
« Il démolit les logements des prostitués qui se trouvaient dans la maison de l'Eternel et où les femmes tissaient des toiles pour Astarté. » (2 Rois 23.7)
Que la Maison du Seigneur ait pu devenir un lieu de débauche peut sembler inconcevable ... mais ce fut une réalité !
Ceci, parmi d'autres méfaits, a conduit le peuple d'Israël, élu de Dieu, à devenir un peuple déchu, déporté à Babylone.
Pendant la déportation, le prophète Ézechiel eût la vision du nouveau Temple tel qu'il devrait être reconstruit.
Le Seigneur nous a conduit sur ses traces ...
« Puis il m’a amené du côté sud, où se trouvait aussi une entrée. Il a mesuré ses piliers et son vestibule, qui avaient les mêmes dimensions que pour les autres entrées. » (Ézechiel 40.24)
Le fait de mesurer les piliers comme les entrées, tous ayant les mêmes dimensions, trouve son prolongement dans la vision que Jean a pu avoir de la nouvelle Jérusalem.
C'est une œuvre parfaite : « La cité était carrée, sa longueur égale à sa largeur. Il mesura la cité avec le roseau : douze mille stades. La longueur, la largeur et la hauteur étaient égales. » (Apocalypse 21.16)
Dans la Cité éternelle, la perfection aura permis de tout niveler afin d'unifier le peuple de Dieu ...
« Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises. »