Le mot grec "apokalupsis", est devenu "apocalypse" en français, comme synonyme de catastrophes multiples.
En anglais, le sens initial du terme grec "révélation" a été conservé avec "Revelation".
Est-ce à dire que les Français sont plus amateurs de sensations fortes que leurs voisins Britanniques ?
Non, l'anglais a simplement restitué le sens initial du mot grec pendant que le français figeait l'héritage de la traduction latine qui intitule ce livre "Apocalypsis".
En latin, la Vulgate commence ainsi : « Apocalypsis Jesu Christi ... »
Il est vrai que le Livre de l'Apocalypse est à bien des égards effrayant.
Mais est-ce bien la volonté de Dieu ?
Car l'Apocalypse est avant tout un message révélateur riche en avertissements.
Et pas n'importe lequel car "apokalupsis" peut aussi signifier "dévoilement".
Comment ne pas songer à ce moment relaté en Matthieu 27.51 ...
« Le voile du sanctuaire se déchira en deux, de haut en bas. La terre trembla et les roches se fendirent. »
Le voile est tombé ...
Jésus avait rendu Son dernier souffle sur la croix ... et l'humanité venait de franchir un pas sur l'échelle du temps.
Les temps de la fin venaient de commencer ... avec le temps du salut, du dévoilement et de la Révélation que le Seigneur annonçait par ce verset qui nous est rappelé :
« Ainsi s’accomplit ce que le prophète Ésaïe avait dit :
Il a pris nos faiblesses et a porté nos maladies. »
(Matthieu 8.17)
L'Apocalypse, ou Révélation, est ainsi l'accomplissement des prophéties antérieures.
Mais le Seigneur tient aussi à nous rappeler ceci :
« Personne ne déchire d’un vêtement neuf un morceau d'étoffe pour le mettre sur un vieux vêtement. Car ainsi, on aura déchiré le neuf, et la pièce tirée du neuf ne sera pas assortie au vieux. » (Luc 5.36)
Pour comprendre le temps de l'Evangile et des autres textes constitutifs du Nouveau Testament, il faut se détacher des vieilles coutumes religieuses issues des temps anciens.
Deux mille ans plus tard, les temps de la fin touchent à leur terme.
Déjà Ésaïe, bien des siècles avant que Jésus s'incarne pour porter nos faiblesses comme nos maladies, pressentait que ceci appartiendrait tôt ou tard au passé.
Et lorsque le prophète disait « Il a pris » ... il parlait d'un passé qui ne s'était pas encore accompli.
Maintenant, une page de l'aventure humaine se tourne et la Révélation nous annonce « ce qui doit arriver bientôt ... »
L'auteur de ce message de révélation est Dieu ... quoi de plus logique ?
Le messager, c'est Jésus, qui se situe ainsi dans le prolongement de l'Evangile selon Jean comme porte-parole du Père auquel le Fils est profondément uni.
Les destinataires du message, ce sont les "serviteurs", c'est-à-dire ceux qui vivent dans la foi et sont en mesure de recevoir le message.
Enfin, le but du message est annoncé dès ce premier verset :
« montrer ... ce qui doit arriver bientôt. »
Bientôt ... c'était hier, c'est aujourd'hui, c'est demain.
L'échéance est imminente pour le Seigneur :
« Celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-Puissant. » (verset 8)
Le Livre de l'Apocalypse a été écrit vers la fin du Ier siècle de notre ère.
Plus de 19 siècles se sont écoulés et ce qui devait « arriver bientôt » semble tarder aux yeux d'une humanité toujours pressée par le temps et les échéances d'une vie qui dépasse rarement cent ans.
Mais qu'est-ce que cent ou mille ans pour le Créateur du temps ?
« Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. » (2 Pierre 3.8)
Contemporain de Jean, l'apôtre Pierre était probablement lui aussi pressé de voir se réaliser les prophéties relatives aux temps de la fin.
Mais la sagesse de l'Esprit Saint lui permettait d'ajouter :
« Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, comme certains l'estiment, mais il prend patience envers vous. Il ne veut pas que certains périssent mais que tous arrivent à la conversion. » (2 Pierre 3.9)
Amen !