« Fructifiez ! Multipliez ! Remplissez la terre et maîtrisez-la !
Et dominez sur le poisson de la mer, sur l'oiseau dans les cieux, et sur tout animal qui se meut sur la terre. »
(Genèse 1.28).
"Maîtriser la terre" et "dominer sur toutes espèces vivantes", selon les traductions bibliques, ne signifie pas "abuser" et "détruire" notre environnement.
« Et il prit l'humain, JHVH Elohim, et le laissa dans le jardin d'Eden pour le servir et le garder. » (Genèse 2.15).
Nous avions pour mission de "servir" la terre, de la "garder", c'est-à-dire de la protéger, de la défendre si nécessaire.
L'Eternel Dieu, propriétaire de cette Terre, l'a confiée en usufruit à l'homme.
L'usufruitier a "l'usus" et "le fructus", le droit d'utiliser pour en retirer le fruit afin d'en vivre, mais il n'a pas "l'abusus", le droit de vendre, abuser ou détruire qui demeure au propriétaire ou au Créateur d'une œuvre.
Mais les hommes ont considéré que cette terre leur appartenait, ils ne se sont pas contentés d'en être de simples usufruitiers.
Pendant des siècles les civilisations se sont développées sans mettre en péril notre planète.
On relève cependant une tendance naturelle aux abus dénoncée par les prophètes avec l'annonce d'un jugement futur ...
« Voici, je jugerai entre brebis et brebis, entre béliers et boucs.
Est-ce trop peu pour vous de paître dans le bon pâturage, pour que vous fouliez de vos pieds le reste de votre pâturage ?
De boire une eau limpide, pour que vous troubliez le reste avec vos pieds ?
Et mes brebis doivent paître ce que vos pieds ont foulé, et boire ce que vos pieds ont troublé ! »
(Ézechiel 34.17-19)
Mais les dégâts occasionnés à l'environnement demeuraient limités.
Il était prématuré de « détruire ceux qui détruisent la terre. »
Le jugement annoncé par Ézechiel, « entre brebis et brebis, entre béliers et boucs », commence par une formule similaire à celle employée par Jésus :
« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur son trône de gloire.
Toutes les nations s'assembleront devant lui et il séparera les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chevreaux.
D'une part, il placera les brebis sur sa droite, et d'autre part, les chevreaux sur sa gauche. »
(Matthieu 25.31-33)
Il s'agit du jugement selon les œuvres.
Le respect que les humains ont pu avoir, ou ne pas avoir, envers la terre sera pris en considération pour évaluer nos péchés.
Il a fallu arriver au XXe siècle pour que l’empreinte écologique des activités humaines devienne globalement supérieure aux capacités terrestres de production des ressources et d’absorption des déchets.
Ce sont essentiellement les pays occidentaux qui ont abusé de la terre par la surexploitation du milieu naturel et détruit celle-ci par leurs émissions polluantes.
Le seuil de l'insupportable a été franchi vers 1970, il y a une cinquantaine d'années.
Des scientifiques ont évalué "un jour du dépassement", c'est-à-dire la date à laquelle l'humanité a consommé chaque année l'intégralité des ressources fournies par la planète et consomme plus qu'elle ne devrait.
A titre indicatif, au 02/08/2023, l'humanité a franchi le seuil de surconsommation comme l'indique le graphique ci-dessous.
Certaines mesures prises au niveau mondial depuis une quinzaine d'années ont pu stabiliser ce processus.
Mais d’autres pollueurs, appelés "pays émergents", contribuent maintenant à l’évolution de ce processus.
Chaque année, la "dette écologique" envers les générations futures s'accumule.
C'est pourquoi « le moment est venu ... », le temps du jugement est arrivé.
La responsabilité est collective et pèse lourdement sur les populations qui ont un niveau de vie confortable.
Les plus riches sont certes les plus responsables ... et individuellement chacun peut s'interroger sur son mode de vie, s'examiner, se repentir, et revoir autant que possible sa façon de consommer.
Car ce sont les populations les plus précaires, celles qui consomment le moins, qui sont le plus souvent exposées aux conséquences néfastes du comportement des plus riches !
"Sommes-nous tous coupables ?"
Oui, si nous refusons de reconnaître notre part de responsabilité.
Car détruire la terre, c'est porter atteinte à la Création de l'Eternel.
Il ne faudra pas s'étonner d'entendre dire ensuite ces paroles inspirées d'un verset que le Seigneur a mis sous nos yeux en traitant ce sujet :
« La frayeur et la fosse sont venues sur nous, la destruction et la ruine. »
(Lamentations de Jérémie 3.47)
Oui, pour « ceux qui détruisent la terre », « le moment est venu de ... la destruction et la ruine » !