Livre de l'Apocalypse selon Jean

Révélation de Jésus Christ


Babylone la grande

Livre de l'Apocalypse (14.8 ~ Traduit du grec) :

« Elle est tombée, elle est tombée,

Babylone la grande qui abreuvait toutes les nations

du vin de sa fureur de prostitution ! »

La chute de Rome

« Babylone, l'ornement des royaumes, la fière parure des Chaldéens, sera comme Sodome et Gomorrhe, que Dieu détruisit. » (Ésaïe 13.19)

Citée de nombreuses fois dans l'Ancien Testament, et promise à la destruction dans les prophéties, Babylone était un symbole de puissance, d'orgueil ... et de déchéance prévisible.

« Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, et toutes les images de ses dieux sont brisées par terre ! » (Ésaïe 21.9)

Ésaïe a prophétisé la chute de Babylone au VIIIè siècle avant Jésus Christ ... Babylone est tombée deux siècles plus tard aux mains des Perses, en 539 avant Jésus Christ.

Pour les anciens prophètes, la déchéance était le fruit de l'idolâtrie ... c'est ce que Jean désigne par le « vin de sa fureur de prostitution ! »

Car le fait de se vendre aux faux dieux est synonyme de prostitution.

Le nom de Babylone n'apparaît plus qu'une douzaine de fois dans le Nouveau Testament car à l'époque romaine cette brillante cité appartenait au passé.

Alors pourquoi évoquer ainsi la chute de Babylone dans le Livre de l'Apocalypse à plusieurs reprises à partir du chapitre 14 ?

« La communauté des élus qui est à Babylone vous salue, ainsi que Marc, mon fils. » (1 Pierre 5.13)

Lorsque Pierre concluait ainsi sa lettre, il n'était pas à Babylone ... mais à Rome.

Comparer Rome à Babylone, pour un Juif, sachant tout ce qu'ils avaient subi avec les déportations et la destruction du Temple de Jérusalem au VIe siècle avant Jésus Christ, revenait à faire de la capitale de l'Empire romain la pire des références.

Et Jean se situe dans la même lignée : quand il évoque Babylone, il parle de Rome, et prophétise aussi sa déchéance.

La chute de Babylone symbolise la Justice de Dieu à l'encontre des cités, des nations de ce monde qui se sont illustrées par l'injustice.

Cette appoche très négative de l'Empire romain, qui a massacré une multitude de Juifs et de Chrétiens, suscita par la suite certaines réserves.

Cette virulence envers l'Empire romain poussera à contester l'Apocalypse dans l'église impériale chrétienne de Constantinople jusqu'au IXe siècle car l’Empire byzantin se considérait comme Empire romain d'Orient, héritier du grand Empire romain, après la chute de Rome en 476 face aux invasions barbares.

Mais au temps des apôtres, il est clair que Rome était la capitale d'un empire païen et idolâtre, totalitaire, où les martyrs furent nombreux, et la perversion des mœurs incompatible avec la foi chrétienne.

Cette brève évocation de la chute de Rome au travers de Babylone dans la vision de Jean va trouver de plus amples développements au chapitre 17 et au chapitre 18 du Livre de l'Apocalypse.

La prophétie prendra alors une autre tournure avec une condamnation des dérives spirituelles.

Dans l'immédiat, le chapitre 14 ne s'attache pas à développer le déroulement des évènements à venir mais à évoquer des symboles antérieurs.

En se référant à Babylone, Jean ranime une mémoire qui trouve ses racines dans le Livre de la Genèse avec la Tour de Babel.

« Nous nous bâtirons une ville, et une tour avec le sommet dans les cieux, et nous nous ferons un nom ... » (Genèse 11.4)

En édifiant la Tour de Babel, les humains avaient l'ambition de "se faire un nom".

Pourquoi se faire un nom ?

Pour exister dans le monde, pour briller aux yeux des autres, satisfaire une ambition personnelle ... mais combien éphémère car qui se souviendra de nous, de nos noms, mis à part quelques personnages illustres que l'on retrouve dans les livres d'histoire ?

Le nom de Babylone est probablement dérivé de Babel.

Babel a disparu, Babylone son héritière s'est effondrée, mais d'autres, nombreuses, lui ont succédé ...

La Rome antique atteignait un million d'habitants.

De nos jours, près de 500 villes ont plus d'un million d'habitants.

Quand le souffle des trompettes de l'Apocalypse se sera fait entendre, est-ce Rome, ou une multitude d'autres cités, qui seront vouées à la déchéance ?

Car lorsque le Seigneur s'engage contre une cité, un peuple ou la terre entière, Il nous montre ce qui doit se produire par la puissance de Sa Parole :

« Sa majesté couvre les cieux, et Sa gloire remplit la terre.

C’est comme l’éclat de la lumière ; des rayons partent de Sa main ; là réside Sa force.

Devant Lui marche la peste, et la peste est sur ses traces ... » (Habakuk 3.3-5)

C’est ainsi : une épidémie peut précéder la venue du Seigneur !

Le Seigneur exerce Sa Justice ...

Quel constraste entre Son éternelle majesté et les cités éphémères de ce monde à l'image de Babylone !

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Livre de l'Apocalypse

Traduit du grec : versets 14.1 à 14.20

1. Ensuite, voici ce que je vis : l'Agneau se tenait sur le mont Sion et avec Lui les cent quarante-quatre mille qui portaient, écrits sur leurs fronts, Son nom et le nom de Son Père.

2. J'entendis une voix venant du ciel, comme de fortes chutes d'eau et un grand coup de tonnerre. Cette voix que j'entendis ressemblait à des joueurs de cithare faisant vibrer leurs instruments.

3. Ils chantaient un cantique nouveau devant le trône, devant les quatre animaux et les vieillards. Personne ne pouvait apprendre ce cantique sinon les cent quarante-quatre mille qui ont été rachetés de la terre.

4. Ceux-ci ne se sont pas souillés avec des femmes car ils sont vierges. Ils suivent l'Agneau où qu'Il aille. Ils ont été rachetés d'entre les hommes, prémices pour Dieu et pour l'Agneau.

5. Dans leur bouche, il ne fut trouvé aucun mensonge : ils sont irréprochables.

6. Je vis un autre ange qui volait au zénith. Il avait un Evangile éternel afin de l'annoncer à ceux qui se tiennent sur terre, à toute nation, tribu, langue et peuple.

7. Il disait à haute voix : "Craignez Dieu et rendez-Lui gloire, car l'heure de Son jugement est venue. Prosternez-vous devant Celui qui a créé le ciel, la terre, la mer et les sources d'eaux."

8. Et un autre, un deuxième ange, suivait en disant : "Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande qui abreuvait toutes les nations du vin de sa fureur de prostitution."

9. Un autre ange, le troisième, les suivait en disant à haute voix : "Si quelqu'un adore la bête et son image et reçoit sa marque sur son front ou sur sa main,

10. il boira lui aussi du vin de la fureur de Dieu, celui qui est versé sans mélange dans la coupe de Sa colère. Et il sera tourmenté dans le feu et le soufre devant les saints anges et devant l'Agneau.

11. La fumée de leur tourment s'élèvera pour des siècles et des siècles, et ils n'auront de repos ni le jour, ni la nuit, les adorateurs de la bête et de son image ainsi que ceux qui ont reçu la marque de son nom.

12. Ainsi se manifestera la persévérance des saints, de ceux qui auront gardé les commandements de Dieu et la foi en Jésus."

13. J'entendis une voix qui disait depuis le ciel : "Ecris : Heureux dès à présent ceux qui sont morts dans le Seigneur. Oui, dit l'Esprit, qu'ils se reposent de leurs labeurs, car leurs œuvres les suivent."

14. Je regardai et je vis une nuée blanche. Sur la nuée était assis quelqu’un semblable à un fils d’homme, avec sur sa tête une couronne d’or, et dans sa main une faucille tranchante.

15. Un autre ange sortit du Temple, criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : "Lance ta faucille et moissonne, car l’heure de moissonner est venue, car la moisson de la terre est mûre."

16. Celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée.

17. Un autre ange sortit du Temple dans le ciel. Il avait aussi une faucille tranchante.

18. Et un autre ange sortit de l’autel. Il avait autorité sur le feu et s’adressa d’une voix forte à celui qui avait la faucille tranchante en disant : "Lance ta faucille tranchante et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins sont mûrs."

19. Et l’ange jeta sa faucille sur la terre. Il vendangea la vigne de la terre et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu.

20. La cuve fut foulée hors de la cité, et du sang sortit de la cuve, jusqu’aux mors des chevaux, sur une étendue de mille six cents stades.

La coupe de la colère de Dieu